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Sécurité des médications psychostimulantes chez les adolescents avec TDAH et troubles pour consommation de substances
Source: MEDSCAPE / Date: 18 décembre 2009 / Catégorie: Presse générale
Les médications psychostimulantes à longue durée d'action utilisées pour traiter les adolescents souffrant de troubles du déficit de l'attention/hyperactivité (TDAH) en concomitance avec un abus de substances (AbSu) semblent être sûres même si les adolescents n'ont pas réussi à atteindre l'abstinence.
Les résultats d'une importante étude multicentrique, aléatoire et contrôlée qui a été menée récemment indiquent également que les psychostimulants à longue durée d'action pour le TDAH semblent avoir un faible risque d'abus chez les adolescents qui reçoivent en même temps un traitement pharmacologique ambulatoire.
Lors de sa 56 e réunion annuelle, la American Academy of Child & Adolescent Psychiatry a exposé les résultats d'une étude conduite par des chercheurs de l'Université du Colorado à Denver, sur le méthylphénidate OROS (OROS-MPH) qui semble disposer du même niveau de sécurité et de tolérance chez les adolescents avec AbSu que chez les enfants et adolescents avec TDAH ne montrant pas d'AbSu.
D'après la chercheuse principale de l'étude, Paula Riggs, le TDAH n'est en général pas le fait d'adolescents avec AbSu, et ceci a été associé avec de moins bons résultats du traitement.
Afin d'évaluer la sécurité et l'efficacité du OROS-MPH + thérapie cognitivo-comportementale (TCC), en comparaison avec TCC + placebo, pour la réduction des symptômes du TDAH et de l'abus de substances chez les adolescents, les chercheurs ont choisi au hasard 303 participants.
Les participants étaient âgés de 13 à 18 ans, ils répondaient aux critères de diagnostic du DSM-IV pour le TDAH et ils ont obtenu au moins 22 points pour les items de base de la Symptom Checklist du TDAH. Les personnes des deux groupes de traitement ont reçu chaque semaine 50 à 60 minutes de TCC individuelle. De plus, les participants ont reçu du OROS-MPH jusqu'à une dose maximum de 72 mg/jour, ou un placebo.
75% des participants ont suivi l'essai. Au total, plus de 90 % des participants ont atteint la dose quotidienne de 72 mg. L'observance de la médication et l'assistance aux séances de TCC a été respectivement de 79 % et de 70 %, sans différence dans ces résultats entre les deux groupes de l'étude.
Les chercheurs ont également souligné qu'en dépit de l'absence d'abstinence de la majorité des participants, OROS-MPH a présenté un excellent profil de sécurité et une bonne tolérance.
L'étude a démontré une réduction clinique statistiquement significative des symptômes du TDAH chez les sujets traités avec OROS-MPH + TCC de 46 %. Il n'y a cependant pas eu de séparation entre les deux groupes de traitement étant donné la réduction de 45 % observée dans le groupe placebo + TCC d'après les résultats primaires de l'étude des adolescents ayant manifesté des symptômes de TDAH.
Toutefois, les ponctuations des parents ont été plus basses avec OROS-MPH par rapport au placebo à 8 semaines (P<.02) et à 16 semaines (P<.0015). Les adolescents traités avec OROS-MPH + TCC ont également montré une amélioration significative de leur capacité à résoudre des problèmes (P<.0023) et de leurs aptitudes à la confrontation (P<.023) par rapport à ceux traités avec placebo + TCC, qui n'avaient pas remarqué de changements de cette ampleur dans les items de base.
Il y a eu de même pour les deux groupes une baisse significative au niveau clinique et statistique du nombre de jours du mois précédent pendant lesquels un abus de drogues a été constaté, mais il n'y a pas eu de différence entre les groupes.
« Je pense que les conséquences cliniques les plus importantes de cette étude sont que l'OROS-MPH, et peut-être d'autres psychostimulants à longue durée d'action, semble être sûr et bien toléré chez les adolescents sans abstinence qui suivent des traitements pour abus de substances et qui reçoivent un monitorage périodique concernant la sécurité et l'observance », a expliqué la Dr. Riggs.