Traitement

Si en considère les difficultés que ces adultes rencontrent dans le déroulement de leurs activités quotidiennes, pour beaucoup d'entre eux, le simple fait d'obtenir un diagnostic clair et une orientation thérapeutique après l’évaluation clinique sera déjà un grand soulagement. Ce soulagement correspond surtout au fait de se libérer du sentiment de culpabilité, grâce à l’explication cohérente d’un ressenti auquel on ne savait comment faire face. Se libérer du sentiment de culpabilité permet d’améliorer la perception de soi et de commencer à augmenter l’auto-estime,ce qui est un des points clés du traitement.

Divers abordages thérapeutiques peuvent aider ces personnes à gérer les symptômes précédemment décrits. La première chose qui se fait en général est une psychoéducation, c’est-à-dire une confrontation avec le trouble, qui consiste en une transmission d’informations de la part du spécialiste, aussi bien aux adultes diagnostiqués qu’aux membres de leur famille, concernant la nature du trouble et son traitement. Cela s’accompagne de l’offre d’un cadre au sein duquel la gestion des émotions liées aux symptômes ainsi que la communication globale avec les autres pourront s’améliorer. Cela passe par la création d’un environnement plus favorable, tout d’abord au niveau familial. Cette première étape crée une base de confiance sur laquelle pourra se construire le processus de recouvrement, avec les ciments d’une nouvelle approche de la vie, ce qui demande un peu de temps pour pouvoir s’adapter aux besoins de chacun. Des ajustements seront ensuite effectués dans les environnements où les symptômes sont les plus marqués.

Nombre de ces personnes connaissent des problèmes au niveau professionnel. Dans ce cas, une intervention psychothérapeutique permettant un accompagnement du patient de type « coaching » afin d’ajuster les conditions de travail à ses besoins est souvent très efficace. Faire prendre conscience du problème à l’entourage proche du patient, d’une façon semblable à celle utilisée avec la famille, peut être utile dans certaines circonstances. Si les collègues et/ou supérieurs savent que la personne est plus « lente » ou « dispersée », ou « rapide mais étourdie » par rapport aux autres mais confient dans le fait qu’un supplément de temps permettra de bien accomplir le travail, la relation professionnelle connaît en général une amélioration. Adopter des stratégies pratiques qui permettent de hiérarchiser les priorités (établissement de listes, messages de rappel posés à différents endroits, sonneries d’alarmes à certains moments, confection d’un planning avec le temps défini pour chaque étape, etc.) peut s’avérer très utile pour ne pas se sentir perdu au cours du processus. Un autre type d’intervention possible est une psychothérapie de type introspectifqui permet d’affronter les difficultés du quotidien en essayant d'identifier les conduites qui se sont répétées d’une façon non adaptative au cours de la vie et de trouver une explication qui permette de leur substituer des modèles de conduites plus adaptatives, grâce à des techniques d’écoute attentive, de clarification, de confrontation, d’interprétation, etc. D’autres interventions se centrent sur le moment, l’ici et le maintenant, pour essayer de surmonter les difficultés concrètes rencontrées, comme cela se passe dans les psychothérapies d’orientation cognitive comportementale. Il est également possible de s’adresser à un environnement concret de la vie de la personne, par exemple les relations interpersonnelles, par le biais de la psychothérapie interpersonnelle, qui peut aider à mieux gérer l’interaction avec les autres. Une perspective plus cognitive peut aussi être envisagée, en cherchant à modifier des idées qui ont survécu de façon rigide dans la tête de la personne pendant des années, prises comme des vérités alors qu'elles proviennent souvent d'apprentissages déformés ou d'expériences traumatisantes, ce qui peut aider à produire de nouvelles approches de la vie et contribuer à réduire la souffrance. Différents abordages psychothérapeutiques peuvent aider ces personnes et à chaque cas correspond un traitement qui fonctionne le mieux. Nous n’avons mentionné ici que quelques-unes des options les plus fréquemment utilisées, ce qui ne veut pas dire qu’il n’en existe pas d’autres : c’est au spécialiste d’évaluer ce qui est le mieux adapté au patient.

Bien entendu, de même que pour les enfants et les adolescents, les adultes peuvent également bénéficier des traitements pharmacologiques employés chez les plus jeunes, tels que le méthylphénidate sous ses différentes formes de libération, les sels d’amphétamine et l'atomoxétine, en ajustant les doses au poids et aux caractéristiques de chacun. Pour les cas les plus graves, les recherches comparées des différents types de traitements s'accordent sur le fait que la combinaison de médication et de psychothérapie est ce qui fonctionne le mieux pour améliorer les symptômes du TDAH. Pour les cas plus légers, l’une des mesures précédemment décrites pourra s’avérer suffisante.

Dans de nombreux cas, il sera nécessaire de traiter certaines des complications pouvant surgir en lien avec le TDAH et combattre modification de l’humeur, anxiété, insomnie, abus de substances, abstinence de substances, etc. Les traitements doivent alors être établis par le spécialiste de façon personnalisée et le recours à une médication anxiolytique, antidépressive etc. est parfois envisagé. Comme nous l’avons mentionné, de nombreux aspects du comportement social, scolaire, vocationnel ou des relations interpersonnelles peuvent être pris en charge par le spécialiste, afin de procéder à des ajustements qui minimisent ou évitent les défauts de chaque personne et font ressortir ses qualités. De nombreux adultes avec TDAH peuvent mener une vie heureuse et productive dans de nombreux domaines.

En résumé, les composantes communes au traitement des adultes avec TDAH sont notamment :

  1. L’autoévaluation : réflexion personnelle, consultation de proches de la famille, d’amis, d’un médecin ou d’un psychologue, etc.
  2. Consultation d’un psychiatre.
  3. Psychoéducation et ajustements dans la vie quotidienne : faire des listes, établir des routines, s’entourer d’un environnement de confiance, orientation professionnelle...
  4. Autres psychothérapies et groupes d’appui
  5. Médication.
  6. Médication + psychothérapie.

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